Comment surmonter un traumatisme ?

Au-delà du préjudice corporel ou du préjudice matériel qu’elle peut causer, une infraction pénale laisse toujours la trace d’un traumatisme. Faire face à un tel traumatisme n’est pas facile, mais c’est nécessaire pour commencer à se reconstruire progressivement. Alors, comment faire ? Pistes et solutions.

Face à une agression, qu’elle soit physique ou morale, chacun réagit différemment. Suite à un traumatisme, le processus de reconstruction peut être long. Il exige du courage, de la résilience. Mais, outre la patience et notre capacité à retrouver un équilibre, le procès pénal peut avoir un effet cathartique. 

Qu’est-ce que la résilience ?

Saviez-vous que le mot résilience a les mêmes origines que rebondir, résister ? Et, si l’on s’attarde à tenter de le définir :

  • En physique, la résilience désigne la capacité d’un corps à résister à un choc pour reprendre sa forme originale. 
  • En sciences sociales, plus qu’un état, il s’agit d’un processus qui consiste à prendre acte d’un événement traumatique pour ne plus vivre dans le malheur et se reconstruire progressivement pour continuer à se développer positivement, de manière socialement acceptable.

L’arbre, tout comme une victime, peut avoir subi un sévère traumatisme, mais il est résilient. Il continue de se développer, jour après jour.

Le processus : plusieurs étapes nécessaires

Selon les spécialistes, l’attitude résiliente ne vient pas du jour au lendemain. En cela, être résilient n’est pas synonyme d’oubli ou de refoulement. Au contraire, c’est une dynamique qui passe par plusieurs étapes de défense pour surmonter le traumatisme. 

Bien sûr, chacun d’entre nous réagit très différemment face à des évènements similaires, mais il est tout à fait normal — et même, nécessaire — de passer par plusieurs étapes et états d’âme avant de retrouver une certaine sérénité. 

Voici, typiquement, comment ce processus de reconstruction se déroule chez les victimes.

  • Le déni. Après le choc, la plupart des victimes sont incrédules, voire même en déni par rapport aux faits. Il y a une incompréhension par rapport à ce qui est arrivé, la réalité semble impossible. À cette étape, plusieurs se réfugient dans le rêve ou dans l’imaginaire. Les faits sont encore « incommunicables » à ce stade.
  • L’ouverture. Lorsque la victime est capable d’accepter les faits, elle est en mesure de prendre acte de ce qui est arrivé. Elle peut mettre des mots sur les choses, les penser et elle peut les verbaliser ou les écrire. À ce stade, l’importance d’être entourée et sécurisée avec des tiers de confiance pour pouvoir s’exprimer est primordiale.
  • La colère. Prendre conscience de l’acte, c’est aussi faire ressortir l’émotion. Suite à la réalisation, le sursaut et la révolte face à l’injustice sont des réactions tout à fait normales. La victime peut alors refuser d’être condamnée au malheur et c’est là où par exemple, demander Justice et ainsi connaître toute la vérité peut s’avérer d’une réelle aide pour surmonter l’épreuve.
  • L’espoir. Le désir de sortir plus fort d’un traumatisme peut alors se manifester et la victime peut se remettre à rêver. À ce stade, plusieurs actions peuvent redonner espoir, par exemple en décidant d’atteindre un objectif personnel, en donnant du sens au drame, en partageant son expérience ou en aidant les autres.
  • L’art de vivre avec, mais autrement. Pour retrouver une vie normale, il est indispensable de renouer avec nos amis, vivre une proximité sociale et affective, vivre de nouvelles expériences. À cette étape, certains peuvent même développer une forme d’autodérision face à leur traumatisme. En reprenant ses activités, une personne se donne les moyens de ne pas se complaire dans la tristesse et de cesser d’être exposée aux yeux des autres comme une victime. 

Symbole de la résilience, l’art du Kintsugi — soit l’art japonais de réparation des porcelaines — saupoudre de l’or dans les brisures de la céramique pour la reconstituer.

Le procès pénal : une clé vers la guérison ? 

Rappelons tout d’abord qu’un procès pénal a d’abord et avant tout pour objet le jugement de l’auteur au vu des faits et de sa personnalité. 

Les débats font rage sur la place de la victime dans ce moment solennel. En effet, parce que le processus est centré sur l’accusé : les faits qu’on lui reproche, sa personnalité même, la victime peut parfois se sentir écartée, voire oubliée. Pour autant, l’audience est classiquement reconnue pour avoir « un effet cathartique », c’est-à-dire un rôle de « psychothérapie collective ». 

Pour la victime, porter plainte consiste à demander à la Justice de rechercher la manifestation de la vérité, de se prononcer sur la culpabilité de l’auteur et, le cas échéant, de le punir. 

Le parcours judiciaire des victimes d’infractions pénales peut s’avérer long, mais il peut assurément prendre toute sa place dans le processus de résilience qui permet de surmonter le traumatisme causé par l’infraction.

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